Le top cinéma 2024 du Coach T.

Le saviez-vous ? Le Prof Patrick et le Coach T. ne peuvent pas se saquer !!

Le Coach T. trouve que le petit dernier a pris trop de place, ce qui n’est pas faux : c’est lui qui fait de la radio, des chroniques, des émissions, il fait même un genre de blog sur Teams pour la Business School !!

De quoi prendre la grosse tête, ce que le Coach T. ne se gène pas pour le lui reprocher.

Par contre, pas con le Coach : il a décidé… de laisser faire !!

Et d’aller au cinéma

Résultat, pendant que le Prof Patrick sue sang et eau, le Coach T. a vu en 2024…64 films !!! Record battu, je crois…

En plus, il a découvert « letterboxd.com », qui permet d’archiver tout ce qu’il a vu, d’y mettre des commentaires, des notes… Top !!

Top pour faire… le top des films vus par le Coach T en 2024 !!!

C’est parti mon kiki… Les commentaires sont donc ceux notés sur letterboxd par le Coach peu après avoir vu le film : du quasi direct !!

Et toi, le Prof Patrick, ferme-là et va écrire ta chronique de la rentrée !!

N°1 : Les chambres rouges, film Québecois de Pascal Planche)

Vertigineux… Le pitch : deux jeunes filles assistent au procès d’un Serial Killer qui filmait ses tortures et meurtres et les diffusait en direct sur le Dark Web dans ce qu’on appelle des “chambres rouges”.

C’est le portrait à travers le procès de ces deux jeunes filles aux profils très différents.

En dire plus sur l’histoire ne peut pas rendre compte du choc que représente ce film, car tout est dans la mise en scène qui nous fait entrer de façon entomologique d’abord, puis vertigineuse ensuite, dans la psyché d’une des deux jeunes femmes. Le mystère de cette femme (celle de l’affiche) nous porte tout le long du film : quelles sont ses motivations ? Elle est parfois terrifiante, dans ce qu’on lui prête, face à son mystère.

J’ai rarement vu un film dont la forme (la mise en scène) transcendante à ce point le propos. L’usage de la musique/du son fait penser au meilleur Denis Villeneuve.

On sort K.O.

On peut parler de chef d’œuvre. A voir au cinéma plutôt qu’à la télé pour se prendre le choc de la mise en scène en pleine poire

N°2 : Dune 2, de Denis Villeneuve

Hourra !!! La 2e partie : monumentale !!!

On plonge dans l’univers des Fremen, on a l’impression d’en faire partie. On plonge dans les questions de la manipulation de la religion dans un but politique.

On plonge dans les visions avec Paul Muaddib et ses interrogations : acceptera-t-il son destin/Malédiction ?

Tout est immense dans ce film.

C’est le meilleur blockbuster depuis… quand ??

(Ouaih… Furiosa… Si on oublie le scénario…)

3/ Emilia Perez, de Jacques Audiard

Un film sur un narcotrafiquant qui change de sexe, oui, mais en mode comédie musicale !!!

Rien n’arrête Jacques Audiard

Et c’est génial !!! Le mariage du réalisme très dur typique d’Audiard avec les passages chantés est incroyable. Certains morceaux, notamment les deux prestations chantées et dansées de Zoé Saldana sont exceptionnels. La fin sur fond de la musique de G. Brassens est magnifique et bouleversante.

Un grand film. Je l’ai vu deux fois…

4/ Le moine et le fusil, de Pawo Choyning Dorji (Bouthan)

Alors, on arrive à un film que vous ne trouverez probablement dans aucun top annuel de 2024.

Tant pis pour ceux qui ne l’ont pas vu !! Voici pourquoi :

C’est le nouveau film du réalisateur de l’extraordinaire “l’école du bout du monde”, sorti il y a un an ou deux.

Pawo Choyning Dorji !!! Il faut que j’apprenne son nom, il le mérite.

Il continue avec ce film à nous faire découvrir le Bhoutan, son pays. Cette fois-ci, il nous montre comment son pays est passé à la démocratie en 2008. Ce film se passe deux ans avant ; le roi a décidé de lâcher le pouvoir et d’organiser des élections démocratiques. Son pays s’est ouvert à internet peu avant, et a créé sa première chaine de télévision également. Il s’agit d’entrer dans la modernité.

Il est alors décidé d’organiser des “élections blanches” pour entrainer les habitants.

L’action se passe dans un village, où une envoyée du gouvernement va superviser l’organisation de ces élections blanches. On voit aussi une famille déjà déchirée par le choix opposé du mari et de sa belle-mère, l’impact sur sa fille de 10 ans à l’école.

Et en parallèle, on suit un moine à qui son lama, en méditation depuis plusieurs années, décide soudain de lui demander de lui trouver deux armes à feu !!

Le moine ne se pose pas de questions et part en quête. Le problème est que l’arme qu’il obtient (gratuitement) est un vieux fusil de la guerre de sécession américaine à la valeur inestimable ; un américain et son guide vont donc faire l’impossible pour lui échanger contre d’autres armes.

Pendant que la police traque l’américain et son guide…

Scénario en apparence embrouillé, mais pas du tout.

Tout se résout dans la scène finale génialissime où on comprend pourquoi diable le Lama avait besoin d’armes.

A la fin, on est émus, on est devant un vrai “feel-good movie”, on aime à nouveau le Bhoutan comme on l’a aimé devant l’école du bout du monde, et on aime Pawo Choyning Dorji !!!

Et on se promet d’apprendre son nom par cœur…

5/ Civil war, de Alex Garland (Etats-Unis)

Une guerre civile aux Etats-Unis est suivie à travers le parcours de deux femmes photographes et deux reporters.

Film d’Alex Garland, l’auteur de Ex-Machina, Anihilation et Men.

Enorme claque, mise en scène sensationnelle, réalisme terrifiant. On se dit que les Etats-Unis pourraient à tout instant tomber dans cette situation

On sort KO

Et Trump qui revient au pouvoir le 20 janvier…

6/ The outrun, de Nora Fingsheid (Film Anglais, probablement)

Encore un film qui n’apparait pas trop dans les tops annuels. Encore un film à voir prioritairement au cinéma, pour être emporté, secoué physiquement dans la scène finale dantesque et si importante.

Un film que j’avais perçu comme très anglais, (produit par la BBC et se passant au Royaume Uni), mais dont je m’aperçois qu’il est réalisé par une réalisatrice Allemande, Nora Fingscheidt et co-produit par l’actrice principale, Saoirse Ronan

La nationalité de la réalisatrice me permet de comprendre un peu l’originalité du ton de ce film, peu anglais en fait. En gros, un ton un peu distancié, observateur sans jugement, mais surtout qui est très attentif à ne jamais jouer sur nos émotions et sur le pathos. Etonnant vu le sujet :

C’est l’histoire d’une jeune femme alcoolique. Le film est construit sur un enchevêtrement de flashbacks qui nous permettent peu à peu de saisir sa vie, ses souffrances, sa problématique d’alcoolisme, dans leur globalité.

Pour tenter de lutter contre sa maladie, elle part se réfugier dans son village natal, sur une ile des Orcades (iles situées au nord de l’Ecosse, pays rude et battu par les vents). Elle y retrouve son père et sa mère, séparés. On finit par comprendre que son père souffre de bipolarité sévère et que sa mère s’est réfugiée dans la religion pour s’en sortir.

Elle fait une cure, et à sa sortie, va voir son père et découvre qu’il est en phase de dépression, ce qui lui fait un choc terrible.

Une scène exceptionnelle (dans sa réalisation) a lieu : le moment où est se bat intérieurement, mais finit par craquer et recommence à boire…. À cause d’un simple verre de vin sur la table de son père

Elle s’en sort à nouveau et travaille pour une assoc environnementale locale qui essaie de sauver les animaux des orcades en voie de disparition. Pour ça, elle va s’installer dans l’ile la plus au nord du groupe d’iles le plus au nord des Orcades….

Solitude absolue, qui la fait souffrir au début, puis que, très lentement (le film nous fait sentir l’écoulement du temps) elle finit par accepter et apprivoiser.

Et survient la scène finale, d’une force extraordinaire, un vrai coup de tonnerre cinématographique :

On la voit soudain devant l’océan déchainé se déchainer elle-même comme un chef d’orchestre qui contrôlerait les éléments, avec un montage quasi stroboscopique avec les images d’elle quand elle se déchaine quand elle est bourrée… Sauf qu’elle est à jeun.

On voit aussi dans ces montage les images de son père le jour où, en pleine phase de manie délirante, il a cassé les vitres de leur maison pour faire entrer la tempête

…Et on comprend que ces deux êtres ont une puissance de vie en eux tellement forte qu’ils ne peuvent pas la contrôler hors de leur cadre pathologique.

Du moins, jusqu’à ce moment, quasi mystique, où l’héroïne peut enfin déchainer sa nature volcanique tout en étant sobre.

Prodigieux

La scène finale la fait (enfin !!) entendre le son de la mystérieuse Roi Caille, en voie de disparition, qu’elle cherche sans succès…. On peut interpréter comme on veut ce point final, l’héroïne éclate de rire. Fin du film

Un grand film. J’ai tout spoilé… Ça m’arrive, parfois…

7/ The zone of interest, de Jonathan Glazer (film anglo-polono-américain)

Le voilà, le N°1 de la plupart des tops ciné 2024, en tout cas coté « critique mainstream »

Film glacial, comme une sorte de caméras (au pluriel !!) cachées partout qui nous mettent en situation de voyeurisme pour observer cette vie banale de la famille… du chef du Camp d’Auschwitz pendant la 2e Guerre Mondiale…

Derrière la normalité bourgeoise, on voit la pleine conscience qu’ont ses membres de vivre du vol des biens des juifs, de leur indifférence absolue à ce qui les environne, dont les sons sont pourtant omniprésents et très évocateurs.

La nature humaine est vraiment mise à jour de façon vertigineuse dans sa capacité à s’adapter/tolérer les pires horreurs, à les mettre à distance.

Le film est froid, glacial même (comme l’univers organisationnel/rationnel de la machine nazie), on reste à distance du début à la fin.

On perçoit les pressions sur le mari, chef du camp, face à l’immensité de la tâche d’extermination qu’on lui fait prendre en charge, et l’indifférence absolue et totale de l’épouse, tant qu’on ne touche pas à son train de vie de grande bourgeoise.

Film glaçant, qui fera date

8/ Santosh, de Sandhya Suri (Inde)

Encore un film absent de tous les top ciné 2024

L’histoire très rude d’une jeune femme qui devient flic de base dans l’Inde d’aujourd’hui, après la mort de son mari, et à travers cette histoire, l’analyse au scalpel du fonctionnement de la société Indienne, de sa police, la question des castes et de l’incroyable racisme (il n’y a pas d’autres mots à trouver pour définir ça) vis-à-vis de certaines castes, la question de la violence de la police pour faire avouer un suspect qui est manifestement innocent, suspect qui mourra sous la torture.

Film impitoyable, je n’en vois pas l’équivalent dans le cinéma français pour notre société à nous.

9/ Border line de JS Vasquez et A. Rojas (Espagne)

Encore un film absent des tops ciné…

Film court, en mode coup de poing, avec unité de temps et de lieu

Un couple qui vient d’Espagne, mais lui est Vénézuélien, arrivent à New York pour immigrer aux Etats-Unis… et la police des frontières leur tombe dessus et les passe au grill de leurs questions

On se retrouve, le temps d’un film, par la magie de l’identification aux héros, dans la peau d’immigrants à l’entrée sur le territoire des Etats-Unis et on voit ce que c’est que d’être considéré à priori comme suspect, voire coupable.

On en sort comme le couple : rincé…

10/ Flow le chat qui n’avait plus peur de l’eau, de Gints Zilbalodis (Film franco-belgo-Letton)

Le cinéma d’animation, c’est pas mon truc… D’ailleurs, c’est le seul que j’ai vu cette année.

Et le voilà dans mon top 10 !!!!

Incredible…

Un animé qui raconte un monde où les hommes ont disparu. Ne reste que des restes de civilisation en ruine, en mode post-apo. On suit les pérégrinations d’un petit chat, pris par la montée des eaux.

Il fait cause commune avec un castor, un chien, un singe et un grand oiseau blanc

Vers la fin du film, les eaux redescendent, annoncées par un curieux phénomène. Inversion des pôles magnétiques terrestres ?

Ce n’est pas important. Tout est magnifique dans ce film évidement sans aucune parole

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